L'empreinte du rêveur bienfaisant

Le 5 mai 2016.

"A tous les miens,

mes deux fils et belles-filles,

mes cinq petits-fils,

mes cinq arrière petits-enfants,

sans oublier ceux à venir ;

à mes amis,

à tous ceux qui, partageant mes rêves, m'ont permis de les réaliser, et à ceux, parmi eux, qui ne sont plus ; sous le signe du souvenir."

Ainsi Francis Gag, mon grand-père, à la rencontre de ses souvenirs en 1985, ouvrait-il son livre Au fil des jours et des saisons. Pourquoi moi ai-je ouvert ce livre cette nuit ? Parce que des situations complexes nécessitent parfois un retour aux fondamentaux : avant tout ma femme, mes enfants et mes livres. Ma femme et mes enfants dorment, restent mes livres.

A l'instant, peut-être aussi parce que se profile une série de spectacles de Raça 'stirassa, une pièce que j'ai écrite à partir de manuscrits retrouvés de Pépé Francis, j'ouvre donc ce livre dans lequel je reconnais son écriture si caractéristique puis cette dédicace ci-dessus et je suis frappé de mesurer combien, dans les ultimes années de son chemin de vie, il était en quelques mots à la fois attentif aux siens et à ses amis, soucieux d'honorer le passé mais célébrant l'avenir, reconnaissant et serein.

A l'instant, je feuillette l'ouvrage déjà lu et relu et... "Il nous est doux, alors que nous avons atteint depuis longtemps l'âge d'homme, de rêver en évoquant la mémoire de ceux qui nous ont façonnés, marqués de leurs empreintes, et formés."

Il est quatre heures et il est doux d'évoquer sa mémoire. S'il ne m'a pas façonné - je me suis fait tardivement -, il m'a marqué de son empreinte de rêveur bienfaisant.

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