Des falabracs à la Victorine

Le 20 janvier 2019.

« Chanjà de travalh repauva », disait mon arrière grand-père, paraît-il. J’ai donc changé de travail et me suis reposé, passant la charnière 2018-2019 en écrivant une pièce de théâtre. Mes chats ronronnaient, qui vivaient le présent (Nucera), le feu crépitait et les mots naquirent.

Mystère de la création, en dix jours l’objectif fut atteint : proposer à la troupe une franche comédie à présenter au public en mai prochain. Elle tournevirait dans ma tête depuis des mois, le contexte était défini, les personnages existaient déjà. Il ne restait qu’à les animer, à les faire se rencontrer, se parler, ces Niçois et ces non-Niçois de 1958.

Comme toujours, ils ont saisi leur destin, falabracs tournant un peplum à la Victorine (tant bien que mal), jusqu’à prendre vie lors d’une première lecture plus joyeuse que dans mes espoirs les plus insensés. S’ils s’étaient déjà émancipés dès leur première réplique, désormais ils ne m’appartiennent plus du tout : le metteur en scène et les comédiens s’en sont emparés.

Mission thaumaturgique (Sartre) accomplie en ce qui me concerne. Il est des petits bonheurs que l’on est fier de s’être octroyés. J’ai réussi à m’offrir une parenthèse de paix, denrée précieuse en cette période où « Les hommes de notre temps s'aperçoivent que les anciens pouvoirs s'écroulent de toutes parts ; ils voient toutes les anciennes influences qui meurent, toutes les anciennes barrières qui tombent... » (de Tocqueville).

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