L'enseignement
Rien ne me destinait à l'enseignement. En tant qu'élève ou étudiant, mon parcours fut un peu chaotique, au lycée et au cours d'une première année universitaire. J'ai ensuite connu quelques moments dignes d'intérêt en classes préparatoires et en Ecole de commerce, mais pour autant, j'ai plutôt subi cette partie-là de ma vie.
Ce n'est qu'assez tardivement que j'ai choisi cette voie. J'imagine qu'à un moment de notre vie, nous nous interrogeons tous sur ce que nous en attendons. Cette interrogation s'est présentée à moi après trente ans lorsque, estimable Fondé de pouvoirs bancaire costumé et encravaté, devenu père de deux enfants, j'éprouvai le besoin de servir. Comme souvent, je saisis une heureuse opportunité : sur les conseils avisés d'un ami devenu "prof" lui-même, je perçus que cette voie conciliait mes multiples aspirations : être utile, aller au contact des jeunes, transmettre la langue et la culture niçoises et approfondir mon goût de la langue et des Lettres françaises. Le sacrifice financier accepté, restait à passer le CAPES Occitan / Lettres modernes. C'est ce que je fis, découvrant au passage avec bonheur la langue des troubadours, approfondissant et élargissant ma connaissance de ma seconde langue maternelle, le niçois. Dois-je avouer que le hasard m'amena, lors de l'épreuve orale de didactique, à tirer un sujet en lien direct avec le théâtre ?!...
Me voici donc à trente-quatre ans enseignant. Contrairement à ce que l'on peut entendre de-ci de-là, ce n'est pas un métier de fainéants. Bien au contraire, il nécessite un enthousiasme sans faille, une exigence et une remise en cause personnelles incessantes. Il est alors parfois source d'intenses satisfactions et d'émotions. Et c'est bien parce que j'en retire ce sentiment d'utilité et que j'aime autant cultiver ce lien si particulier avec mes élèves ou étudiants que je l'exerce toujours. Ayant aussi connu le lycée, les sections BTS et la formation continue à l'Université de Nice, en direction d'adultes souhaitant se remettre aux études et préparant pour cela le DAEU (Diplôme d'Accès aux Etudes Universitaires), je n'enseigne plus qu'en collège aujourd'hui.
Comme le théâtre et la politique, l'enseignement est aujourd'hui pour moi un engagement personnel, la marque d'une appartenance à la société humaine, le témoignage de ma contribution, modeste mais réelle. Et cet engagement est source de satisfactions profondes, ponctuées de marques de reconnaissance.
La culture à l’école n’est pas un luxe
Le 28 février 2023.
Désormais, février est le mois de l’appel à projet pour les artistes candidats au plan 100% Culture à l’école voulu par Christian Estrosi. Ce plan est porteur d’une double vertu : non seulement les artistes exercent leur art, mais aussi et surtout, ils le transmettent aux plus jeunes, contribuant ainsi à former les citoyens de demain. Et ceci relève de la responsabilité de tous : adultes, parents, enseignants ou élus. Je suis tout cela à la fois et je sais qu’il est de notre devoir de poursuivre incessamment cet objectif.
En effet, la culture à l’école n’est certainement pas un luxe : par la rencontre avec l’art et les artistes, par la découverte et par des approches pédagogiques différentes, elle développe les capacités de réflexion et l’esprit critique, elle accroit la motivation des apprenants et améliore, de fait, leurs résultats scolaires.
Mais plus largement, elle favorise la curiosité, la créativité, l’ouverture d’esprit et ainsi l’aptitude au dialogue. En ce sens, elle est porteuse d’harmonie et de paix sociale. Pour cela aussi, elle doit être accessible à tous. Au quotidien, nous brisons donc les tabous qui freinent l’entrée au théâtre à l’Opéra, au musée ou à la bibliothèque.
C’est bien là tout le sens de l’action municipale : promouvoir la lecture et l’écriture, le théâtre, la danse, la musique, le chant, l’image, les arts plastiques, le patrimoine et nos traditions afin que nos jeunes Niçois puissent grandir en culture.
Evidemment, l’action politique ne se limite pas à une indispensable gestion du quotidien, mais réside aussi dans la prospective.
Notice biographique
Je suis un homme chanceux.
Très heureusement marié et père de deux enfants, je suis né à Nice en 1963 et j'y ai suivi toute ma scolarité, de l'école primaire St-Charles aux classes préparatoires (en fréquentant le collège Jean Giono, le lycée Masséna et l'IMES), avant de passer trois années à Sup de Co Marseille.
Dans cette continuité, j'effectue la première partie de mon parcours professionnel en tant que Fondé de pouvoirs en banque privée, à Nice, Monaco et Cannes. Gagné par l'ennui, je prends un virage en 1997 et obtiens un CAPES bivalent Occitan-Lettres modernes. J'enseigne avec plaisir, depuis, en collège, ayant aussi oeuvré en Formation continue à l'Université de Nice et en BTS au Greta.
Parallèlement, le théâtre, comme un fil rouge, est omniprésent dans ma vie : dès huit ans, guidé par ma famille, je monte sur scène avec le Théâtre Niçois de Francis Gag, ce que je fais toujours, au gré de mes envies, de mes disponibilités et des besoins de la troupe. Une sourde et lointaine envie m'amène à écrire et, de 2001 à 2019, onze de mes pièces seront présentées par le Théâtre Niçois.
Mon engagement politique est plus récent : à l'occasion des élections municipales de 2014, Christian Estrosi me sollicite pour oeuvrer à ses côtés et me confie non seulement le patrimoine historique, la langue et la tradition niçoises, mais aussi la littérature, la lutte contre l'illettrisme et le théâtre. J'accepte avec enthousiasme (lire mon discours). En 2020, je deviens Adjoint au Maire de Nice délégué à l'Education, au Livre, à la Lutte contre l'illettrisme et à l'Identité niçoise. A ces missions se sont ajoutées en 2022 des délégations à la Culture à l'école et aux Loisirs pour tous, ainsi qu'une délégation métropolitaine à l'Identité et aux traditions métropolitaines.
Je suis un homme chanceux, donc, parce que j'aime tout ce que je fais et si un quotidien dense ne me permet plus de consacrer le temps que je souhaiterais à l'écriture, j'ai la satisfaction de servir la collectivité : par l'enseignement à mes élèves ; par le plaisir qu'avec le Théâtre Niçois nous apportons au public ; par les projets et les causes que j'essaie de faire progresser à la Ville de Nice et à la Métropole Nice Côte d'Azur.
« Le monde entier est un théâtre, et tous, hommes et femmes, n’en sont que les acteurs. Et notre vie durant nous jouons plusieurs rôles. » (William Shakespeare)
Pré-rentrée, qu'es acò ?
Le 2 septembre 2015.
Les médias se chargent de nous rappeler abondamment, s'il en était besoin, que profs, élèves et parents "rentrent". Et effectivement, il s'agit bien d'une répétition, sauf pour les néo-profs, pour les tout-petits et pour les jeunes parents. Je ne suis rien de tout cela, je "rentre" donc. Et pour un prof, avant la rentrée, il y a la pré-rentrée.
La différence ? Les élèves, tout simplement, puisqu'une pré-rentrée, c'est la veille de la rentrée, sans les élèves.