Le théâtre
Théâtre : vient du latin classique theatrum (lieu de représentation) lui-même emprunté au grec theatron, dérivé de thea (action de regarder).
A peine né, en effet, j'ai regardé, observé, assisté au spectacle familial. Parents, grands-parents, oncles et tantes, cousins : tous engagés dans l'aventure du Théâtre Niçois de Francis Gag ! Comment ne pas suivre un tel mouvement ? C'est donc tout naturellement que je me retrouve à huit ans sur les planches de ce qui n'est encore que le Théâtre municipal du Vieux-Nice pour incarner Petoulin, le mousse bègue de Calèna. Bien d'autres rôles suivront, jusqu'à incarner Toumas, personnage colérique et mysogine dans L'escaramoucha en 2012, le comte Spitalieri de Cessole dans Doun van bèure li bèstia ? en 2013, l'avocat Mosca dans Lou relori en 2017 et le comte Laurenti de Bairols dans Moussù Giordano en 2022.
Cette immersion précoce déterminera vraisemblablement mon choix : en 1996, gagné par l'ennui dans le milieu bancaire, je saisis l'opportunité de changer de vie et deviens enseignant, présentant un mémoire sur La pratique théâtrale comme outil d'enseignement. Dès lors, je consacre plus de temps à cette tradition familiale que j'avais un peu délaissée et ne m'ennuie plus parce que, comme l'affirmait Alfred Hitchcock : "Le théâtre, c'est la vie ; ses moments d'ennui en moins."
Après la disparition de mon grand-père, mon père Pierre-Louis, ayant compris la nécessité de créer de nouvelles pièces pour la troupe du Théâtre Niçois, avait traduit une farce de Barthélémy Taladoire, elle-même inspirée de Plaute. En 1997, lui et moi co-adaptons des sketches radiophoniques de Francis Gag : ce sera Titoun e Vitourina. Dès lors, le goût de l'écriture ne me quitte plus et, de 2001 à 2019, seront créées onze de mes pièces. Elles me vaudront d'être honoré par le Félibrige, qui fera de moi le lauréat des Grands jeux floraux en 2011, me décernant le titre de Maître en gai savoir (lire mon discours à cette occasion).
Mes choix d'écriture dramatique sont clairs : comme l'indiquent les statuts du Théâtre Niçois, je veux "maintenir et illustrer le dialecte niçois". Pour cela, comme l'avait d'ailleurs fait mon grand-père dans certaines de ses pièces, j'insère fréquemment dans mes pièces du français, permettant un accès plus facile à qui ne maîtrise pas parfaitement la langue. Souhaitant mettre la langue niçoise en situation réelle, quelles que soient les époques, je fais s'entremêler aussi de l'italien ou de l'anglais.
Mes activités au service du Théâtre Niçois sont multiples : comédien, auteur, webmaster avec mon épouse Claire du site internet, chargé des relations avec la presse, je m'efforce avec mon père de coordonner les actions de tous nos bénévoles. Il s'agit toujours d'une histoire de famille, puisque ma fille Marie a aussi attrapé le virus...
Mais mon lien avec le théâtre ne se limite pas seulement à l'association fondée par mon grand-père en 1936 : il m'accompagne dans mes enseignements comme outil pédagogique ou comme objet d'étude ; il m'enrichit dans mes lectures et par tous les spectacles auxquels je vais assister avec bonheur ; il constitue enfin une part non négligeable de mon action politique, puisque la délégation qui m'a été confiée par Christian Estrosi, Maire de Nice, englobe aussi le théâtre, qui figurait en bonne place dans ses engagements. En effet, j'avais pour mission de créer un Festival annuel des troupes et théâtre de Nice, dont la première édition s'est déroulée du 12 au 18 octobre 2015.
Depuis juillet 2020, devenu Adjoint à l'Education, j'ai notamment pour mission de développer à l'école l'accès à la culture, donc au théâtre aussi.
Enfin, j'ai eu l'honneur et l'immense plaisir en 2020 de fouler les planches du Théâtre National de Nice, sous la conduite de Muriel Mayette-Holtz, dans Les inquiétudes de Zelinda (Goldoni), où j'interprétais l'avoué Pandolfo.