A voté !

Le 6 avril 2015.

A voté ! Expression consacrée que j’ai trop peu répétée ces 22 et 29 mars.

Le vote, du latin classique votum (le vœu), est émis dans le cadre d’un scrutin. Le résultat, dépouillé et scruté, est donc l’aboutissement d’un processus de décision d’abord individuel puis collectif.

Comme celles et ceux qui se sont déplacés lors de ces deux dimanches électoraux, j’ai voté. Mais j’ai aussi formulé le vœu d'accueillir davantage de votants. En effet, si le votant existe, dans notre bureau nous avons tout de même beaucoup attendu.

Nous avons toutefois reçu de ces citoyens reconnaissance et compassion, étranges sentiments partagés dans un bain d’ennui.

Pour vaincre cet ennui venu de l’inaction, suivant les conseils du bon vieillard turc du dernier chapitre de Candide qui affirme que « le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice, et le besoin », j’ai donc travaillé et cultivé mon jardin en lisant et en écrivant. Et puis de beaux moments ont entrecoupé la journée. Régulièrement, des expressions familières émaillaient les échanges : « Y a degun, hein !... Es pas tròu lonc ?... Vous en avez pas une foure ?... E ben, fès-vous courage !... E perqué venon pas ?... Que vergougna !... » Comme toujours, nos Niçois (pas forcément les plus âgés, d’ailleurs), quand ils en trouvent un qui répond, ils agantent le bouchin et manda la poumpa ! Une complicité se crée immédiatement autour d’une langue qui, en cette occasion, est davantage qu’une langue commune, presque une parenté. Le regard s’éclaire par en-dessous, comme si subitement la connexion se faisait. Processus individuel puis collectif.

Comme quoi, sens du devoir républicain et nissardité font bon ménage.

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