Mon dernier billet

La culture à l’école n’est pas un luxe

 

Le 28 février 2023.

Désormais, février est le mois de l’appel à projet pour les artistes candidats au plan 100% Culture à l’école voulu par Christian Estrosi. Ce plan est porteur d’une double vertu : non seulement les artistes exercent leur art, mais aussi et surtout, ils le transmettent aux plus jeunes, contribuant ainsi à former les citoyens de demain. Et ceci relève de la responsabilité de tous : adultes, parents, enseignants ou élus. Je suis tout cela à la fois et je sais qu’il est de notre devoir de poursuivre incessamment cet objectif.

En effet, la culture à l’école n’est certainement pas un luxe : par la rencontre avec l’art et les artistes, par la découverte et par des approches pédagogiques différentes, elle développe les capacités de réflexion et l’esprit critique, elle accroit la motivation des apprenants et améliore, de fait, leurs résultats scolaires.

Mais plus largement, elle favorise la curiosité, la créativité, l’ouverture d’esprit et ainsi l’aptitude au dialogue. En ce sens, elle est porteuse d’harmonie et de paix sociale. Pour cela aussi, elle doit être accessible à tous. Au quotidien, nous brisons donc les tabous qui freinent l’entrée au théâtre à l’Opéra, au musée ou à la bibliothèque.

C’est bien là tout le sens de l’action municipale : promouvoir la lecture et l’écriture, le théâtre, la danse, la musique, le chant, l’image, les arts plastiques, le patrimoine et nos traditions afin que nos jeunes Niçois puissent grandir en culture.

Evidemment, l’action politique ne se limite pas à une indispensable gestion du quotidien, mais réside aussi dans la prospective.

 

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De petites grandes vacances qui se voulaient oisives

Le 22 août 2022.

Dérivé de « vacant » (oisif, 1594), le terme « vacances » employé au pluriel désigne désormais une période vide, de repos donc, où l’on interrompt le travail pour se détendre. Si l’on lui adjoint l’adjectif « grandes », l’on évoque alors les vacances estivales, les plus longues de l’année.

Au cours de la semaine qui vient de s’écouler, j’étais donc enfin en vacances, estivales mais courtes. De petites grandes vacances, donc.

Ayant au cours des mois passés œuvré abondamment et subi des circonstances sévères, j’envisageais donc une semaine oisive, à me prélasser sans but précis, ce qui est bien le sens de l’oisiveté, niant toute contrainte et fuyant toute restriction à ma liberté. Soucieux de préserver mon corps de toute « vaine agitation », je prévoyais aussi de faire mienne cette réflexion de mon cher Montaigne, selon lequel « Il faut ménager la liberté de notre âme et ne l’hypothéquer qu’aux occasions justes. »

Confiant en la possible atteinte de mes objectifs, nous gagnâmes donc notre havre de paix beuillois, le « nous » englobant Claire et Joia, conditions de mon équilibre. Naïve confiance ! C’était sans compter sur les ressources inépuisables de l’une et de l’autre quand il s’agit de lutter contre mon penchant naturel au farniente.

Dans son court traité De l’oisiveté (cf. ci-dessus), si Montaigne rejette d’abord la fainéantise, puis la vaine agitation, il explique ensuite que connaissance et action doivent se mêler. Claire et Joia ont certainement lu Montaigne, pour avoir si bien su m’enjoindre à l’action, me faire randonner tous les jours, arpenter pistes et sentiers, affronter patous et bestiaux de tous ordres, suer et ahaner en forêts et en crêtes, déraper sur des pignes ou des pierres sournoises, guetter le moindre signe du ciel qui nous obligerait à un demi-tour prématuré. Le bonheur de l’une et de l’autre, épanouies dans cette nature pourtant hostile, amoindrit ma souffrance et mit sous cloche mes récriminations. Oserai-je dire que je goûtai fugacement certains de ces instants ?

Action : fait.

Mêler la connaissance à l’action ? Facile, par nécessité. Perclus de douleurs après l’action et peinant à me mouvoir au retour de nos épopées montagnardes, je dus opter pour la position du lecteur assis, celle couchée du sommeil m’étant rendue pénible par les courbatures. Lecture, donc, écriture et apprentissage de mon rôle dans la prochaine comédie du Théâtre Niçois de Francis Gag, toutes activités qui me procurent paix et sérénité.

De belles petites grandes vacances, que cette semaine, finalement, qui me procurèrent un plaisir certain, plus intense encore qu’il fut partagé avec amour. Une semaine fructueuse pour envisager avec force un avenir que la maladie pourrait rendre incertain.

Montaigne, enfin : « L’extrême degré de traiter courageusement la mort, et le plus naturel, c’est la voir non seulement sans étonnement, mais sans soin, continuant libre le train de vie jusque dans elle. »

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